Les impacts du coaching... Le coaching a-t-il des impacts tangibles et durables ?

« Un vrai changement sera le plus souvent l’aboutissement de l’apprentissage inconscient de nouveaux gestes mentaux et comportementaux » (Du désir au plaisir de changer, Françoise Kourilsky, Ed. Dunod 2014)

Les coulisses du coaching

En théorie, un coaching est défini par un objectif – appartenant à la marge de manœuvre du coaché – à atteindre au terme d’un nombre de séances convenu d’avance. Le coach est garant du processus de coaching, dans le respect de la déontologie professionnelle. Il a une obligation de moyens, mais il ne garantit pas la bonne fin, l’atteinte de l’objectif que s’est fixé le coaché. Il agit pour que le coaché progresse vers son objectif et – dans toute la mesure du possible – l’atteigne.

Ainsi, bien que le coach ne s’engage pas sur la réussite d’un changement, il peut, il doit s’interroger sur son action : Quel résultat du coaching ? A-t-il laissé une trace durable ? Que lui dit son client une fois le coaching terminé ? A-t-il changé ? Appris quelque chose ? Va-t-il mieux ?

Dans la plupart des cas, la réponse à cette question n’est pas binaire. Un progrès partiel peut s’être concrétisé, qui n’est ni un succès total ni un échec, mais une avancée dans la bonne direction.     

Quand un coach se pose la question de son impact, il y a inévitablement un biais puisqu’il est juge et partie, et qu’il a envie de (se) prouver qu’il sert à quelque chose. Qu’il a réussi son coaching car le coaché a atteint son objectif, s’est transformé, a changé de regard, sur lui, sur les autres, sur la situation, sur le monde, sur ses interactions, ses comportements, ses pensées, sa vision…

Le risque est de verser dans l’autosatisfaction, de surestimer l’impact du coaching pour se rassurer sur sa propre valeur. De vouloir donner un sens à son métier en en exagérant les effets bénéfiques. De légitimer son choix d’être coach en se persuadant de bien faire.

Tous ces écueils étant posés, il est sage néanmoins de s’interroger sur la portée de ses coachings. A la manière d’un enseignant qui se demanderait ce qu’il a apporté à ses élèves, ce qu’il leur a appris, il s’agit de se prêter à un exercice de réflexivité : que suis-je en train de faire quand je fais cela, dans quel but, avec quel résultat ?

Les impacts du coaching…
Qu’est-ce qu’un coaching peut apporter de tangible à un client ?

Quelques pistes dans cet espace à plusieurs dimensions des bienfaits du coaching pour le coaché :

C’est un espace où l’on apprend à mieux se connaître, à comprendre comment on fonctionne, avec ses croyances, ses automatismes, ses biais.

On y apprend aussi à changer de regard : sur soi, sur les autres, sur les situations. Le coaching invite à prendre du recul, à mieux percevoir les dynamiques relationnelles, à s’exprimer avec justesse, à s’affirmer, à dire « non » sans culpabilité, à identifier ses besoins réels. Il aide à sortir des injonctions héritées ou sociales pour aller vers plus d’alignement.

Mais ce n’est pas tout. Il peut aussi permettre de clarifier un cap, une vision, une trajectoire. Il facilite les prises de décision, remet en mouvement, soulage parfois de blocages ou de tensions intérieures. Il renforce l’autonomie, la confiance, et souvent, donne au coaché les moyens d’influencer positivement son environnement.

Parfois, c’est discret, presque imperceptible au début, comme une graine plantée. Mais avec le temps, la transformation s’installe. Parfois comportementale, parfois identitaire. Parfois visible, parfois ressentie. C’est tout l’art – et la magie discrète – du coaching.

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L'arbre de la connaissance
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Mesurer les impacts du coaching

 

Recueillir le témoignage du coaché, pendant et surtout après l’accompagnement, sur les effets du coaching sur sa vie professionnelle/privée.

  1. Observer le coaché : a-t-il changé sa façon de voir, d’agir, d’interagir avec les autres ?
  2. S’interroger en supervision sur le déroulement du coaching, ce qui se joue, les angles morts, les processus parallèles, la posture… afin de porter un regard aussi objectif que possible sur sa pratique de coach, en vue de l’améliorer. 

 

Idéalement, à l’issue du coaching, le coaché peut émettre un point de vue sur l’atteinte de son objectif, total ou partiel. En réalité, les effets du coaching peuvent prendre du temps à se matérialiser. Le coaché peut se souvenir de paroles du coach qui l’ont marqué et qui l’influencent longtemps après la fin des séances, comme un mantra.

Plus largement, la relation particulière (l’alliance) qui s’est nouée au cours du coaching peut continuer à habiter le coaché et avoir un effet durable sur lui. Le coaching peut agir dans la durée comme des graines qui mettent du temps à germer. L’acquis peut être une meilleure connaissance de soi, une capacité à prendre du recul, s’appliquant à des situations variées.es impacts du coaching

Bateson : changer de comportement ou changer de monde ?

 Gregory Bateson distingue deux types de changement :

 Changement de type 1 : il s’opère à l’intérieur d’un cadre de pensée donné. On fait autrement, mais on reste dans la même logique. 

« Claire, manager, a du mal à dire non. En coaching, elle apprend à mieux formuler ses refus, à poser ses limites sans agressivité. Elle développe de nouveaux réflexes, et ça marche. Elle se sent plus à l’aise, mais elle reste fondamentalement dans le même schéma : plaire, éviter les conflits. »

👉 Elle a ajusté son comportement, sans remettre en question ses croyances profondes.

Changement de type 2 : c’est le cadre lui-même qui est remis en question. Ce n’est plus “faire autrement”, c’est “voir autrement”.

 « En poursuivant son travail, Claire prend conscience que son besoin de dire oui à tout vient d’une peur ancrée : ne pas être aimée si elle déçoit. Elle comprend l’origine de cette peur, décide de s’en libérer. Elle ne cherche plus à plaire, mais à rester alignée avec elle-même. »

👉 Là, c’est une transformation identitaire. Une nouvelle posture face au monde.

 Le type 2 est plus profond, mais pas forcément plus utile. Tout dépend de l’objectif, du moment, du système.

Pour conclure

Mesurer les impacts d’un coaching est rarement un exercice aisé. Les effets peuvent varier dans le temps : comme un pendule oscillant d’une position à l’autre, des phases de régression peuvent succéder à des phases de succès.

L’objectif peut être partiellement atteint, mais marquer néanmoins un progrès qui répond aux aspirations du coaché. Rester humble semble la posture la plus sage pour un coach tant le changement est un processus paradoxal, puisque selon Héraclite d’Ephèse « Rien n’est permanent, sauf le changement ».

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