Négocier son salaire à l’embauche : les avantages insoupçonnés

Négocier son salaire à l’embauche : les avantages insoupçonnés

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Négocier son salaire à l’embauche est une pratique délicate pour certains candidats. Or, parvenir à un accord salarial présente des avantages d’une telle portée qu’il serait désavantageux, voire dommageable, de ne pas se lancer.

Négocier son salaire : une pratique encore intimidante

Près de 40 % des cadres n’ont pas négocié leur salaire à l’embauche en 2018, selon une étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) parue en 2019. Une étude d’autant plus intéressante qu’elle a été réalisée en période de plein emploi, moment plus propice à la négociation et à l’optimisation salariales. Notons également que dans le cas d’un premier emploi, seules 34 % des femmes contre 41 % des hommes osent négocier leur salaire, d’après un sondage OpinionWay réalisé en 2019 pour le cabinet KPMG.

Certains candidats éprouvent quelques appréhensions et se sentent démunis à l’idée d’aborder la question d’une augmentation salariale lors d’un entretien.

Parmi ces craintes, on peut relever tout d’abord la peur du refus alimentée par celles du rejet et de déplaire. Vient également la peur de rater une opportunité qui serait perçue comme un échec. D’autres encore redoutent de créer une situation conflictuelle dès les premiers échanges avec le recruteur et de se poser en tant qu’adversaires. Cette position supposée alimente cette crainte d’abîmer l’image que le candidat souhaite renvoyer, alors même qu’il mène une entreprise de séduction.

Or, il ne s’agit que de croyances. De plus, pour 81 % des cadres qui se sont prêtés à l’exercice, la négociation salariale s’est révélée en grande partie satisfaisante, selon l’Apec.

Des avantages pour le collaborateur et pour l’entreprise

La négociation du salaire juste permet de clarifier la relation contractuelle entre les deux parties. De ce fait, l’embauche repose sur une base clairement exprimée. Mais d’autres bienfaits se manifestent selon la position de chaque interlocuteur.

Pour le candidat : s’éviter de la frustration

Loin d’être évidents, les avantages de se confronter à cette étape sont pourtant bien réels. Mettons de côté la défense de vos intérêts et l’affirmation de vos besoins – les raisons qui motivent une demande de réévaluation salariale sont propres à chacun -, pour nous concentrer sur des faits moins palpables à première vue, mais tout aussi essentiels.

Le premier avantage est de vous éviter une frustration à long terme. Imaginez : vous êtes embauché avec un salaire que vous estimez décevant. Vous entrez dans une période d’intégration au sein de l’entreprise plus ou moins difficile qui renforce votre ressentiment. Vous en voulez parfois aux autres et surtout à vous-même. Cette amertume reste en tâche de fond et grandit, accentuant votre difficulté d’intégration. La projection idyllique du poste que vous occupez se confronte à la réalité, c’est-à-dire à la personnalité de vos collègues, à votre hiérarchie et aux autres déceptions accumulées. Votre phase d’adaptation est alors rendue bien plus difficile et vous développez un mal-être au travail.

Le second avantage consiste à ne pas perdre de temps pour faire progresser votre rémunération. Gardez en tête qu’un salaire mal ou non négocié lors du recrutement risque d’être très difficilement rattrapable. Il faudra attendre des entretiens annuels, des occasions parfois moins propices à une augmentation salariale ou une nouvelle embauche pour pouvoir espérer de nouveau négocier son salaire. De cet accord non négocié, s’ensuivent alors un sentiment d’inachevé et de la rancœur.


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Pour l’entreprise : fortifier l’engagement

La négociation salariale à l’embauche peut être tout aussi bénéfique pour l’employeur.

Un recruteur qui ne donne pas satisfaction à sa nouvelle recrue prend le risque de nuire à son engagement au travail. Allons même plus loin, la satisfaction ne signifie pas l’engagement. Or, l’engagement collaborateur est un levier stratégique pour toutes entreprises. De plus, selon l’étude 2020 du groupe APICIL et du cabinet Mozart Consulting de l’Indice de Bien-Être au Travail (IBET), un salarié désengagé coûte 14 310 euros de plus, par an, à son entreprise.

Cette phase de négociation représente donc pour l’entreprise l’opportunité d’impliquer encore plus son futur collaborateur dans ses futures missions. Elle permet d’établir, dès le début de la collaboration, une relation de confiance et de fidélisation qui prend en compte le besoin du salarié de s’accomplir et ses aspirations.

Comment bien négocier son salaire ?

L’entretien de négociation est un exercice qui demande de la préparation. Vous devez prendre aussi bien en considération vos atouts que l’intérêt du recruteur à vous intégrer dans l’entreprise.

Pour ce faire, vous pouvez l’envisager selon 5 dimensions :

  • Être au clair avec vous-même : connaître vos ressorts internes et vos motivations ;
  • Bien vous préparer : anticiper la discussion et savoir rebondir sur les potentiels arguments ;
  • Être stratégique : rééquilibrer l’échange au moyen de différentes techniques ;
  • Vous rendre désirable : adopter un état d’esprit confiant et positif ;
  • Être perspicace : percevoir les subtilités de la négociation.

Ces différentes étapes, approfondies et illustrées de cas pratiques, sont à retrouver dans le livre blanc consacré à la négociation salariale.

Bien que la négociation salariale soit un processus délicat, les retombées substantielles ne peuvent que convaincre les candidats de s’y engager.

Le cabinet Ylos7 travaille régulièrement sur l’outplacement et le développement du potentiel des cadres à l’échelle individuelle et collective.