Par Olivier Delor
Sens au travail : les 6 clés
Le sens au travail apparait comme un enjeu majeur des entreprises cette année. Sans sens, l’expérience du collaborateur s’étiole et l’incite à la démission silencieuse voire à la démission pure et simple. Peu facile à appréhender, ce sujet sensible et complexe revêt de multiples facettes où s’entremêlent la prévention des risques psycho-sociaux, la marque employeur, des concepts aussi variés que désuets tels que la pyramide de Maslow, l’ikigaï, etc.
Les Directions des Ressources Humaines sont en quête d’un cadre méthodologique simple et d’une grille d’analyse opérationnelle pour actionner des leviers forts d’engagement des salariés. C’est pourquoi, en amont de nos programmes d’accompagnement, nous proposons un questionnaire, explorant trois dimensions et actionnant six clefs d’analyse, pour quadriller la dynamique du sens.
« Enfermé dans mon open-space… ». Quel paradoxe ! Et pourtant c’est ce que lache dans un soupir Jérémie lorsque je l’interroge. « Chaque matin j’ouvre le capot de mon ordi à 8H30 précise avec le désagréable sentiment de ne plus être en phase avec ce que je fais et ce que je rêvais de faire à la sortie de mon école d’ingénieur. » Absence de lieu convivial, perte de but et de vision globale, compression du temps, lourdeur du reporting, pression de la hiérarchie…combien de Jérémie croisons-nous en ce début d’année au détour de la machine à café ou d’une visio. Le pire, ajoute Jérémie, c’est « la floppée d’articles sur les réseaux super bien écrits sur le développement personnel et le sens au travail. Je suis saturé. »… Et vous amis lecteurs avec lui !
Alors chez YLOS7 on dit STOP ! Et s’il fallait renverser la table ? Non pas pour une retraite en ashram dans l’Inde éternelle, ni même au sein d’une belle abbaye cistercienne, quoique…mais en commençant par prendre une petite dose de Bouddha afin de quitter le confort de la plainte. Etape indispensable pour regarder autrement ce qui compose notre quotidien, comme celles et ceux qui le nourrissent. Tresser votre Alzaia, évoquée par l’écrivain Erri De Luca, cordage résistant et souple à la fois, lien essentiel pour tirer lentement au fil de l’eau et le long de votre chemin, votre petite barque chargée par vous-même. Et n’y mettre que le nécessaire : ni livre, ni formation, ni vidéo ou tutoriel, point de gourou, ni de mentor…ils pèsent trop lourds.
Quelques ingrédients par contre peuvent contribuer à votre épanouissement professionnel. D’abord votre regard, bienveillant de préférence, porté au cadre et à l’environnement dans lequel vous évoluez. La reconnaissance aussi d’outils avérés.
Depuis longtemps, nous connaissons l’importance de l’ergonomie pour améliorer le quotidien. L’étude puis la mise en place de solutions centrées et adaptées au corps humain permettent de prévenir et réparer les situations professionnelles physiques contraignantes et d’améliorer les conditions, l’organisation et le contenu des taches. Difficile de faire sans notre corps pour tirer la charge…celui-ci reste bien présent, malgré l’armada du numérique.
Et s’il fallait dorénavant intégrer aussi dans notre barque une ergonomie sociale et psychologique ? Prévenir autrement le mal-sens et le mal-être au travail en impulsant, avec l’appui des ressources humaines, une nouvelle démarche du quotidien ? Chez YLOS7, nous avons élaboré un questionnaire tridimensionnel innovant (le salarié, son équipe, son entreprise) pour détecter, recenser et agir avec efficience (efficacité et sens) sur les principales attentes non satisfaites au travail.
Au sein des interactions quotidiennes, la démarche nous amène à penser les relations au travail en prenant en compte six éléments clés susceptibles d’emporter vos journées vers plus de confort.
Premier facteur la charge ou surcharge de travail pouvant mener au sentiment d’épuisement du salarié. A ce premier élément sont connectés les temps, les moyens, les informations et les outils nécessaires aux salariés pour effectuer leur job avec plus ou moins d’autonomie.
L’autonomie est le second facteur. Les salariés ne demandent pas plus de télétravail, mais plus de liberté d’organisation. Plus celle-ci est avérée, plus l’investissement des salariés est fort, au risque de cumuler une charge pouvant parfois les conduire au burn out. Un des effets collatéraux de la perte de sens est lié à la progression hiérarchique au rang de manager, bien souvent synonyme d’augmentation exponentielle des reportings et tableaux de bords. « Il en conclut que sa hiérarchie ne lui fait pas confiance et a donc moins envie de manager » comme le signale Benoit Serre, DRH de L’Oréal France.
Troisième facteur contributif du sens au travail : la récompense. Elle n’est pas seulement pécuniaire même si l’entreprise est aujourd’hui entrée dans une réflexion active sur les dispositifs d’intéressement afin de retenir ses salariés.
Quatrième facteur : la reconnaissance sociale et la valorisation des salariés. A quoi sert finalement le salarié ? Il lui est parfois difficile de répondre à cette question apparemment simple. Comment et par quel moyen l’entreprise peut le mobiliser ? En développant la responsabilisation et l’engagement sur des projets de développement durable ou de diversité par exemple.
Cinquième facteur, la communauté. Pour YLOS7, travailler sur les valeurs a d’autant plus d’intérêt que l’on procure à chacun la possibilité de les incarner au sein du collectif et de développer le soutien social, l’entraide et le feed-back, le travail en confiance, le respect, l’intelligence et l’équité.
Enfin, sixième et dernier facteur : traiter équitablement les personnes et déployer le sentiment de justice. L’équité passe aussi en entreprise par cette attention portée à chaque personne et à son mode de fonctionnement pour répondre finalement à la question substantielle du sens au travail : qu’est-ce qui demain motivera et incitera Jérémie à faire de grandes choses ? Et de quoi a t il besoin pour se ressourcer et grandir ? Somme toute, bien vivre dès l’ouverture matutinale de son écran d’ordinateur.
